Dans une déclaration faite ce jeudi 31 août, le porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le Colonel Ulrich Manfoumbi, a, indiqué que le nouvel homme fort de Libreville, le général Brice Oligui Nguema prêtera serment lundi 04 septembre prochain, au palais du bord de mer, devant la cour constitutionnelle.
Une cour constitutionnelle pourtant dissoute, le 30 août dernier -date du coup de force qui a coûté la présidence à Ali Bongo Ondimba- au même titre que toutes les autres institutions qui tirent leur légalité de la constitution, logiquement emportée, elle aussi, par le régime déchu.
Quoique le porte-parole du CTRI ait pris le soin de préciser dans sa déclaration que la Cour constitutionnelle sera temporairement rétablie pour la cause, n’empêche que cette démarche suscite interrogations et controverses dans l’opinion.
D’aucuns n’hésitent pas d’y voir un mélange de genres, pour la bonne et simple raison que le coup d’état est un régime d’exception, non prévu par la constitution pour laquelle les membres de la Cour constitutionnelle sont des gardiens infaillibles.
Le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, qui n’est pas un Président élu, devrait tout au plus se contenter d’une cérémonie d’installation officielle, en présence de ses frères d’armes, sans avoir besoin de la bienveillance d’une Cour constitutionnelle « dissoute » et « réhabilitée » dans un jeu de tiroirs que les professionnels du droit gagneraient à expliciter.
Remettre l’ancienne cour et ses membres dans le jeu, reviendrait pour la junte à conduire la transition sur la base du dispositif légal et institutionnel contre lequel elle s’est attaquée le 30 août écoulé.
Et c’est le serpent qui se mord la queue, s’est confié l’air abattu, un militant de la société civile gabonaise.
Féeodora Madiba