Un jeune de Mouila chargeant sa pirogue de sable extrait du fleuve Ngounié le 23 août © Gabonactu.com
La période estivale est mise à profit par certains jeunes de Mouila, capitale provinciale de la Ngounié (sud) pour se lancer dans l’extraction du sable, une activité artisanale et lucrative qui a permis depuis des années à la jeunesse Molviloise de vivre décemment et de financer les études.
Le débarcadère dit « inter gros », sur la rive droite du fleuve Ngounié qui dissèque en deux la verdoyante ville de Mouila est bien aménagée pour cette activité. On y trouve des grosses dunes de sable extraites des eaux profondes du fleuve.
Aux moyens des pirogues, les jeunes entreprenants voguent jusqu’au large du fleuve. Les encres des pirogues sont déposées et bien fixées. Ils plongent ensuite dans les eaux plus au moins glaciales avec des seaux en fer pour y extraire le sable. L’objectif de chaque ‘’sablier’’ est de remplir la pirogue avant de se rendre sur la rive pour le déchargement.
Le travail est fastidieux. Il faut plusieurs tours pour obtenir la quantité requise. Les ouvriers sont armés de courage, de ténacité et d’ardeur pour exercer cette activité qui ne se fait pas sans risques. Les morsures de serpents dans les eaux sont légion. Toutefois, cette pénibilité offre au bout du compte le sourire.
« Au niveau de la commercialisation, ce sont des particuliers qui viennent solliciter le sable. Il y a des de véhicules de 4 m3 et de 5 m3 . Un camion de 4 m3 tourne autour de 40 000 FCFA », a indiqué dans un entretien exclusif à Gabonactu.com, Alain Mbadinga Kombila, chef des sabliers du site d’Inter-Gros.
Enseignant devenu, Alain Mbadinga Kombila affirme avoir pratiqué cette activité pendant 20 ans. Un travail qui lui a permis de se réaliser dans la vie comme bien d’autres jeunes de Mouila.
Le sablier peut remplir selon sa force un camion de 4 m3 par jour. Son tarif flambe jusqu’à 60 000 FCFA pendant la saison de pluie. Quand les eaux sont en cru, le sable qui dérive de l’amont du fleuve devient rare.
Sydney IVEMBI