Les policiers dans un quartier à Libreville © D.R
En plus des rackets routiers décriés et dénoncés par des syndicats du secteur transport, les policiers s’illustrent une fois de plus par des comportements rétrogrades depuis un certain temps. Mis à contribution par le gouvernement pour faire respecter les mesures barrières contre le Covid-19 et celles de confinement partiel au Gabon, les policiers se sont transformés en véritables agents collecteurs de taxes « imaginaires » auprès des opérateurs économiques.
La mise en œuvre des mesures barrières et de confinement pour lutter contre la propagation du Coronavirus (Covid-19) à Libreville comme d’autres villes du pays, semble se heurter par certaines pesanteurs découlant des pratiques rétrogrades des policiers qui font dans l’abus de l’autorité. Ils administrent à tout va des taxes imaginaires aux opérateurs économiques et à certains petits commerces qui pourtant sont autorisés d’exercer à pareil période.
Dans les différents quartiers de la capitale gabonaise, les boutiquiers par exemple en paiement les frais. Ils sont accusés vraisemblablement à tort d’exercer au-delà des heures établis. « Vous ne pouvez être ouvert au delà de 15h », ont fait savoir lundi des policiers à un épicier dans le troisième arrondissement de Libreville. Pour avoir répondu que cette disposition était fausse, le boutiquier a été embarqué, pour la 4ème fois consécutive dans la même semaine. Il fallait débourser une somme d’argent variant entre 10 000 FCFA et 50 000 FCFA pour se libérer.
Comme ce boutiquier, beaucoup des petits commerces (vendeurs d’aliments à la sauvette) sont dans la même situation. Pire, les policiers poussent le bouchon plus loin. En allant à la recherche des supposés propriétaires des bars à domicile. La démarche a failli tourner au vinaigre récemment au quartier Sociga-Rond point de la Démocratie, dans le 2ème arrondissement de Libreville. Un monsieur qui buvait en tout convivialité un verre de bière avec sa femme et ses deux sœurs sur sa terrasse, a été menacé interpellation par les policiers zélés. Le monsieur soutenu par des frères qui sont venus à la rescousse ne s’est pas laissé faire, passant près à côté d’une rixe. Les policiers ont rebroussé chemin, toute honte bu.
La traduction sur le terrain des gestes barrières par des policiers pour lutter contre la propagation du Covid-19 qui a occasionné désormais 30 personnes contaminées, une guérie et une décédée, est complètement aux antipodes de la réalité.
Camille Boussoughou