Daniel ONA ONDO : le mandat de la transformation de la Cemac

Le Président de la Commission de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale déroule le bilan des premières années de son magistère. Dans un exercice pédagogique, il explique et précise les actions entreprises par le gouvernement communautaire qu’il préside depuis Novembre 2017. Entre bilan, perspectives et projections… Voici les travaux de la rédemption de la Cemac !

Monsieur le Président de la Commission, au lendemain de la session extraordinaire de la conférence des Chefs d’État, la Cemac est engagée dans une deuxième phase de programmes économiques. Celle-ci contient toutefois un volet développement. Quel est le contenu de cette dimension développement ?

Comme vous le savez, les États de la Cemac ont négocié et conclu des programmes économiques avec le FMI, inspirés de la stratégie régionale de riposte à la crise décidée par les Chefs d’État lors de leur Sommet extraordinaire de Yaoundé en décembre 2016. Les échéances desdits programmes, notamment ceux conclus par 4 des six États arrivent prochainement à terme. C’est déjà le cas pour la Centrafrique. Ces programmes avec le FMI mettaient davantage l’accent sur l’ajustement pour rétablir les équilibres budgétaires, rétablir la viabilité extérieure par des actions visant à stopper l’érosion des réserves de change qui menaçait de fragiliser la solidité de notre monnaie commune.

 Les décideurs politiques de la sous-région conviennent d’aller désormais au-delà. Il y a un consensus pour des accords de 2nde génération avec le FMI. Sans perdre de vue la nécessité de veiller à la solidité du cadre macro-économique, ces accords consacreront des mesures qui accélèrent la croissance inclusive et le développement pour réduire de manière significative la pauvreté. À cet égard, la concrétisation de cette ambition passe par l’approfondissement de l’intégration régionale, la promotion du secteur privé et des investissements publics efficaces et ciblés pour consolider les fondements du développement (infrastructures de communication, énergie, économique numérique, etc.).

Assurément les lignes du débat sur l’avenir du Franc Cfa ont bougé. Il était important que les Chefs d’Etat de la Cemac se prononcent sur cette question. Tout comme il est utile de dépassionner ce débat qui prend des allures de procès à la colonisation française. Il convient par conséquent d’imaginer un instrument monétaire à même de concilier stabilité et solidité monétaire avec financement de notre développement et transformation structurelle.

Le développement nécessite des investissements importants que les États ne disposent. Faut-il s’endetter davantage, au risque d’être indiscipliné envers le Pref-Cemac, pour financer la construction des infrastructures ?

Vous soulevez la problématique de la soutenabilité de l’endettement de nos États. En comparaison avec certains pays dans le monde, on est tenté de dire que nous n’avons pas de problèmes d’endettement dans la mesure où le taux d’endettement de la Cemac se situe en deçà des 50% du PIB. Les difficultés que nous éprouvons pour honorer nos engagements laissent penser plutôt le contraire.

Le vrai débat est de s’endetter en veillant à se prémunir des risques sur les marchés, pour des investissements qui génèrent à moyen et long terme une croissance économique plus forte et inclusive. À cet égard, il est souhaitable et recommandé que notre attention soit portée de plus en plus sur l’efficacité des investissements publics.

Mais pour ne pas alourdir davantage la dette des États, l’option stratégique est de recourir aux financements des partenariats publics privés (PPP). La Cemac a engagé, parallèlement aux initiatives nationales, la mise en place d’un cadre réglementaire communautaire sur les PPP.

Les Chefs d’État ont consacré le renforcement de la convergence économique et davantage de solidarité et de synergie dans les efforts. Toutefois, la surveillance multilatérale de la Cemac piétine. Pour ce qui est des critères de convergence, les États les respectent diversement. Au niveau communautaire en 2018, seuls deux critères ont été respectés. Bien plus, la Commission n’a pas reçu tous les plans de convergence triennaux des États. Que faut-il faire de plus pour réaliser l’ambition des Chefs d’État?

À l’occasion des assises du Conseil des Ministres de l’UEAC et du Copil du Pref-Cemac, ces questions sont abordées dans le cadre de l’évaluation de la mise en œuvre des réformes.

L’appartenance à un espace économique commun oblige les membres à une discipline commune et à inscrire les politiques publiques, notamment dans le domaine économique, budgétaire et financier, dans une démarche de convergence des dites politiques.

Dans ce domaine, nous sommes loin du compte. En dépit des avancées, des efforts sont encore à faire en matière de respect des critères de surveillance multilatérale. Nous espérons que prochainement, le Conseil des Ministres de l’UEAC aura à apprécier et à adopter les Plans triennaux de convergence triennaux des autres États de la Cemac.

Monsieur le Président de la Commission de la Cemac, ces derniers mois et plus encore les jours récents, vous avez été très offensif sur la nécessité d’avoir un «débat dépassionné sur le Franc CFA». Vous vouliez lever le tabou. Au terme du huis clos des Chefs d’État, le président en exercice Paul Biya indique qu’il faut se montrer flexible. Pensez-vous que les lignes ont véritablement bougé?

Assurément les lignes du débat sur l’avenir du Franc CFA ont bougé. Et les premiers décideurs, sans la moindre ambigüité nous ont indiqué non seulement la voie mais également l’urgence, à la Commission de la Cemac et à la Banque Centrale, d’approfondir la réflexion afin de leur permettre de décider des modalités de la réforme. Il était important que les Chefs d’État de la Cemac se prononcent sur cette question. Tout comme il est utile de dépassionner ce débat qui prend des allures de procès à la colonisation française.

Il faut reconnaitre les bienfaits de la stabilité de notre monnaie à travers nos performances économiques. Pour autant le monde a évolué. Notre partenaire, la France est disposée à une réforme ambitieuse du Franc CFA. Il convient par conséquent d’imaginer un instrument monétaire à même de concilier stabilité et solidité monétaire avec financement de notre développement et transformation structurelle. Tel me semble le véritable enjeu de la réforme du Franc CFA.

Dans la Cemac des grands chantiers que vous conduisez, un des chantiers en lien avec la transformation structurelle c’est l’amélioration de l’environnement des affaires dans la sous-région. C’est une résolution prise aux sommets extraordinaires de Yaoundé de 2016 et 2019. Seulement, les avancées ne sont pas perceptibles. La Cemac est engagé à mettre en place un Observatoire régional du Climat des Affaires. Quel en est le contenu?

L’amélioration de l’environnement des affaires et la création d’un observatoire régional du climat des affaires constituent des préoccupations majeures de mon plan quinquennal d’action que j’avais présenté au Parlement communautaire dès ma prise de fonction. Convaincu que le développement économique, la croissance et la création massive d’emplois passent par l’expansion d’un secteur privé fort, dynamique, compétitif et dominant dans le tissu productif de nos économies, la Commission de la Cemac, s’emploie à aider les États à adopter des instruments communautaires de bonne gouvernance, de transparence et de facilitation des affaires intra et inter-états.

Avec l’appui de la France dans le cadre de l’Aide budgétaire Globale, la Commission devra finaliser avant fin avril 2020 la mise en place de cet Observatoire.

Dans la Cemac, on s’en est rendu compte. La construction des routes ne suffit pas pour faire baisser le prix des transports. Il existe des obstacles tarifaires, des barrières non tarifaires et même la qualité des moyens de transports. Il y a un schéma ferroviaire qui n’est pas matérialisé, des liaisons aériennes inexistantes. Qu’est-ce que la Commission a envisagé?

Les réponses aux multiples obstacles tarifaires et non tarifaires dans l’espace sous-région sont celles de l’arsenal réglementaire adopté par la Commission depuis des années et dont je m’évertue depuis mon arrivée à renforcer l’application sur le terrain.

C’est également l’ambition du Copil du Pref-Cemac qui a fait de la levée des obstacles sur les corridors un des objectifs à atteindre dans les meilleurs délais. Cette ambition, vous le comprenez, requiert la totale implication des administrations locales.

Il ne s’agit plus de constater et d’énoncer les pratiques anormales sur les corridors ; lesquels sont, au-delà de la qualité des routes, un des freins majeurs à la libre circulation des biens et personnes et conséquemment à l’amélioration des échanges intra-communautaires.

Le Gouvernement de la Commission que je dirige souhaite laisser aux ressortissants de la sous-région, le sentiment que sur le plan de l’intégration régionale, les choses bougent. On peut circuler, commercer librement dans tout l’espace. En dépit des difficultés, nous aurons mis notre brique dans ce processus de construction d’un espace économique intégré.

C’est fort de ce système de transport aménagé que les champions régionaux de la Cemac (opérateurs économiques) achemineront le fruit de leurs entreprises. Toutefois, le tissu productif demeure faible. Vous en êtes conscient Monsieur le président, vu que vous vous êtes personnellement investi dans la conception d’une stratégie régionale de développement agroindustriel avec la Cebevirha comme structurelle opérationnelle. Une table ronde des bailleurs de fonds s’est tenue à Bruxelles. Quelle est la situation du projet?

Cette table ronde à n’en point douter constitue ce que l’on peut réellement appeler une «succès history» dans notre sous-région. De nombreux bailleurs de fonds se sont en effet engagés à nous accompagner dans le financement des projets de ce programme. Ces projets qui ont pour forte particularité d’atteindre nos populations et donc d’améliorer leur vie quotidienne constituent des modèles. La mobilisation des financements en vue de leur exécution pour la plupart, devrait connaître une accélération au cours de l’année 2020.

La faiblesse des capacités de production explique en grande partie la faiblesse du commerce intracommunautaire. La note de conjoncture commerciale de la CEMAC indique qu’il représentait 2% du commerce des États en 2018. C’est très faible quand on évoque parallèlement le potentiel. Y-a-t-il une mésestimation des échanges intra régionaux?

Au contraire, nos systèmes locaux de production agricole et manufacturière sont excédentaires ici et là selon les pays. Ceci me permet de dire ensuite qu’il y a certainement mésestimation. Les enquêtes en cours démontrent bien qu’il y a, des courants importants d’échanges informels ou mal captés. En dépit de ce biais, il n’en demeure pas moins vrai que le commerce intra régional reste très faible, des décennies après la création de l’Udeac et la création de la Cemac.

Comme je le disais plus haut, nous sommes véritablement engagés pour faire de l’intégration régionale et le renforcement du marché commun, les leviers de la diversification de nos économies. Pour cela, il importe que tous, acteurs régionaux, États, s’investissent pleinement pour lever toutes ces barrières inutiles et pénalisantes pour l’essor de nos économies.

C’est de cette manière que la Cemac, de manière solidaire et concertée, sera à même d’offrir de meilleures opportunités aux opérateurs économiques pour espérer inverser la nature extravertie de nos échanges.

Monsieur le Président, l’Union africaine dans son dernier rapport sur les dynamiques de développement en Afrique pense que l’Afrique centrale à un outil productif faible, une grande concentration des produits d’exportation et forcément un niveau d’échanges faible. Parmi les solutions, la création des zones économiques spéciales intégrées. Elle permettrait de doper la production, transformer les produits bruts, intensifier les échanges, créer des chaines de valeurs régionales, optimiser la création d’emplois et sophistiquer les processus  d’industrialisation et les compétences. Une initiative de ce type existe entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée Équatoriale dans la Zone des Trois Frontières. La Cemac entend-elle capitaliser cette opportunité et positionner cette zone riche dans ce sillage?

Les résultats probants de la zone économique spéciale intégrée de NKOK au Gabon suggèrent en effet que cette expérience peut constituer une stratégie indiquée pour le développement des activités manufacturières dans nos pays. À cet égard le cas du développement de la zone des trois frontières retient également notre attention et des efforts sont activement en cours pour sa réalisation à moyen terme. De même le développement sans entrave des chaînes de valeur intra-communautaires sur la base de nos richesses locales doit pouvoir être également un pilier essentiel pour asseoir et élargir la base inclusive de la diversification des productions régionales.

Il en est de la circulation besogneuse des marchandises comme il en est de la libre circulation des personnes. Encore quelques achoppements liés à la fameuse peur de l’envahissement. Toutefois Monsieur le Président, si 4 États sur 6 sont en circulation intégrale. Si ces 4 États constituent 90% de la superficie du territoire communautaire, 94,6% de la population sous-régionale et quelques 70% du produit intérieur brut de la Cemac. Ne faudrait-il pas avoir une approche d’intégration à géométrie variable comme dans les configurations plus avancées à l’instar de l’Union européenne?

Il n’est pas vraiment souhaitable et encore moins efficace de développer une approche d’intégration à géométrie variable comme en Union européenne. D’abord, il faut souligner, que l’Europe dispose des ressources et des capacités pour pouvoir entretenir une telle approche. Pour notre part en zone Cemac, nous retenons qu’aucun État ne doit rester à quai. Il s’agit pour nous de bâtir un destin commun et solidaire. Bâtir, quoi qu’il nous en coûte des ponts, est plus bénéfique à long terme, que de laisser perdurer ou entretenir des murs.

Des acteurs non gouvernementaux tels que les opérateurs économiques, la société civile (associations) s’organisent afin de vulgariser l’idéal communautaire. Les entreprises, les femmes et les jeunes prennent le leadership en promouvant le réseautage, le renforcement de capacités et la lutte contre les barrières à l’ouverture des frontières. Quel accompagnement bénéficient-ils de la Commission de la Cemac?

Nous apportons régulièrement des appuis sous diverses formes à ces acteurs et nous n’avons même souvent pris une part active à certains événements qui font la promotion de de cet idéal communautaire à travers des actions telles que des foires, des conférences et des campagnes diverses.

Dans cette volonté de promouvoir l’idéal communautaire par le brassage des populations, un projet communautaire baptisé «coupe Cemac» avait été mis sur pied. Depuis plusieurs années, il ne se tient plus. Y compris depuis votre accession à la tête du gouvernement communautaire. Sans brassage des populations, il n’y a pas compréhension mutuelle, renforcement du sentiment communautaire et par ricochet baisse de la méfiance. Y aurait-il une alternative?

Vous êtes sans ignorer les difficultés de financement de la Communauté qui nous contraint à procéder à des priorités pour permettre le fonctionnement dans des conditions acceptables des institutions communautaires et l’approvisionnement du Fonds de développement communautaires dédié au financement des projets/activités à caractère intégrateur.

La réalisation de la coupe Cemac rencontre d’autres difficultés depuis quelques années liées certes aux contraintes de ressources, mais aussi à la collaboration des fédérations nationales qui doivent forcément être concernées. Nous réfléchissons à d’autres alternatives.

La perspective de la construction d’une Afrique centrale unique à travers la création d’une communauté économique régionale unique à travers le processus de rationalisation Cemac et CEEAC est en cours. Quel sentiment ce projet vous inspire ?

Je peux vous assurer que, œuvrant moi-même pour cette perspective, j’y accorde beaucoup d’attention car je reste convaincu que c’est là la voie de l’avenir de nos économies.

Une configuration économique plus importante et un marché plus grand constitueraient un facteur de puissance pour l’Afrique centrale. S’agissant des écueils au processus tels que le financement insuffisant, je sais que l’on peut faire confiance aux Chefs d’État qui nous ont prescrit ce processus et particulièrement au Président Paul Biya, Président dédié pour mener ce projet à terme en 2023.

Monsieur le Président de la Commission de la Cemac, Pr Daniel Ona Ondo, deux années pleines aux commandes du bateau Cemac. Au regard de la multitude des dossiers et des sujets déjà abordés dans cet entretien. Comment jugez-vous le chemin parcouru?

La Cemac dispose de marges de progression pour un espace économique prospère. Nous avançons sur ce chemin parsemé d’embuches. Des actions ont été mises en œuvre dans le sens du renforcement du marché commun, de l’amélioration du mécanisme de surveillance multilatérale adopté il y a près d’une vingtaine d’années.

La Commission s’est investie en relation avec les États pour rendre effective progressivement la libre circulation des biens, des capitaux et des services et des personnes, à la poursuite de l’opérationnalisation du mécanisme de financement des programmes d’actions de la Communauté en vue d’accélérer l’intégration sous-régionale, la poursuite en cours de nombreux programmes sectorielles communautaires dans les domaines de l’agriculture, l’élevage, les infrastructures, l’énergie, les télécommunications, l’éducation, la santé, les mines, etc.

Une attention particulière a été portée sur l’accélération de la mise en œuvre des 12 projets à forte visibilité et impact pour les populations de la phase 2 du PER. Son actualisation récente confirme les deux missions prioritaires du PER, à savoir le renforcement de l’intégration physique et l’accélération de l’intégration commerciale au moyen de la facilitation de la libre circulation des personnes et des biens, le développement du capital humain et l’appui à la diversification des économies.

Tout aussi importante, l’implication de la Commission, sur des actions à court et moyens termes du Programme des Réformes Économiques et Financières (Pref-Cemac) dont les retombées positives ont permis à l’économie de la sous-région de sortir en fin 2018 de la profonde crise économique et monétaire dans laquelle elle était plongée depuis 2014. Il faut rappeler que le Pref-Cemac a contribué de façon décisive au renforcement de la solidarité communautaire et au ressenti des effets vertueux de l’intégration portée par une monnaie commune.

Je souligne, pour m’en féliciter, que ces résultats ont été possibles grâce à l’implication et l’engagement politique des Plus Hautes Autorités de la Communauté, à travers des réunions régulières de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement, du Conseil des Ministres de l’UEAC, du Comité Ministériel de l’Umac et du Copil du Pref-Cemac.

Je reste optimiste quant à la capacité de nos dirigeants, des populations, des entreprises à faire face aux difficultés, aux menaces et aux défis, notamment sécuritaire qui constitue un véritable frein aux efforts de développement économique et social.

Je reste convaincu de notre capacité à venir à bout de la survivance de pratiques administratives « négatives », tendant à ralentir l’effectivité de la libre circulation des personnes et des biens dans notre espace communautaire.

Monsieur le Président de la Commission de la Cemac, Pr Daniel Ona Ondo, vous êtes le manager en Chef de la communauté aujourd’hui. En 2022, lorsque vous passerez le flambeau. Quelle Cemac souhaitez-vous laisser aux ressortissants de la sous-région ?

En 2022, nous serons à la veille presque de l’échéance de 2025. Aussi, à fin 2022, le Gouvernement de la Commission que je dirige souhaite laisser aux ressortissants de la sous-région, le sentiment que sur le plan de l’intégration régionale, les choses bougent. On peut circuler, commercer librement dans tout l’espace. La sécurité et la paix serait au rendez-vous pour le bien-être des populations qui souffrent de la situation d’insécurité actuelle.

En dépit des difficultés, nous aurons mis notre brique dans ce processus de construction d’un espace économique intégré, émergent, où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement humain.

Interview réalisée par Zacharie Roger Mbarga

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