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Libreville, 16 août (Gabonactu.com) – Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, s’est intelligemment moqué jeudi des médecins et des magistrats dont le travail laisse interrogateur malgré l’augmentation de leur salaire d’environ 30%.
« Prenons le cas des médecins fonctionnaires. Pourquoi font-ils grève ? Pour l’amélioration du service au sein de l’hôpital ? Pour une meilleure prise en charge des patients ? Est-ce pour les Gabonais qu’ils bloquent le fonctionnement de l’hôpital ou pour leurs intérêts ? Est-ce pour les gabonais que certains médecins détournent le matériel et les médicaments pour les revendre au prix fort dans les cliniques privées ? Et pourtant on n’a jamais construit autant d’hôpitaux de dernière génération que depuis 2009 », s’est interrogé le numéro un gabonais dans son message à la nation à l’occasion de la commémoration du 58ème anniversaire de l’indépendance du pays.
« En ce qui concerne certains de nos magistrats, observe-t-on une plus grande célérité dans le traitement des dossiers des justiciables depuis qu’eux aussi ont bénéficié d’une revalorisation salariale ? » s’est il encore interrogé avant de répondre : « ne nous voilons pas la face. Chacun, en réalité, connait la réponse ».
« Ceux qui se posent aujourd’hui en victime ou, mieux, en défenseurs du service public en sont en réalité les bourreaux. Ceux-là voudraient que rien ne change car, pensent-ils, il n’en va pas de leurs intérêts. Mais l’intérêt général, l’intérêt des Gabonaises et des Gabonais, s’en soucient-ils ? Ici aussi, chacun connaît la réponse », a poursuit Ali Bongo Ondimba, par ailleurs chef de la magistrature suprême.
« Les Gabonais doivent se lever contre cela, contre ses réflexes corporatistes qui les privent d’une vie quotidienne normale et d’un meilleur avenir », a-t-il suggéré.
Les salves contre les médecins et les magistrats seraient une réplique contre les grèves organisées récemment par ces professionnels. Les médecins du secteur public ont refusé, durant plusieurs semaines, de prendre en charge les assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Ils protestaient ainsi contre le retard accumulé dans le versement de la quote-part liée à leurs prestations en faveur des patients de la CNAMGS. Cette grève a sérieusement mis en difficulté les assurés de la CNAMGS dont certains n’ont aucun moyen pour prendre en charge leurs soins médicaux.
Les magistrats de leur côté ont multiplié les grèves pour diverses revendications salariales et corporatistes. Les syndicats des pétroliers, des enseignants et celui des magistrats sont les plus puissants du pays. Leurs grèves généralement bien suivies pénalisent lourdement l’administration publique et les usagers.
Carl Nsitou