Vincent Bolloré considéré en Afrique francophone comme le symbole survivant de la Françafrique @ DR
Libreville, 27 janvier (Gabonactu.com) – Plusieurs rédactions et journalistes ont signé une tribune ce mercredi pour pointer du doigt les méthodes de Vincent Bolloré, accusé de faire pression sur les médias.
C’en est trop. Ce mercredi, plus d’une vingtaine de rédactions ont signé une tribune afin de dénoncer les méthodes de Vincent Bolloré et son groupe, accusés de faire pression sur les médias qui enquêtent sur les activités africaines de l’homme d’affaires contrôlant Vivendi. Le groupe Bolloré et son partenaire commercial, la holding luxembourgeoise Socfin, ont ainsi lancé une vingtaine de procédures en diffamation contre des médias, des journalistes et des organisations indépendantes depuis une dizaine d’années. A l’occasion de l’ouverture d’un procès demain contre « Médiapart », « L’Obs », « Le Point » et les ONG Sherpa et ReAct, plusieurs médias ont décidé de dénoncer les méthodes du tycoon d’Ergué-Gabéric.
« Ces poursuites systématiques visent à isoler tout journaliste »
« Au vu de leur ampleur, nous estimons que ces poursuites judiciaires s’apparentent à des ‘poursuites-bâillons’ (…) En multipliant les procédures judiciaires dans des proportions inédites – quitte à les abandonner en cours de route -, le groupe Bolloré en a fait une mesure de rétorsion quasi-automatique dès lors que sont évoquées publiquement ses activités africaines« , explique la tribune, ajoutant que « ces attaques en justice contre les journalistes » viennent s’ajouter à « d’autres types d’entraves à la liberté de la presse dont est désormais coutumier le groupe Bolloré. »
Ainsi, le texte rappelle qu’en 2014, la société de communication Havas avait tenté de « supprimer plus de 7 millions d’euros de publicité » au quotidien « Le Monde« , à la suite d’une enquête sur les activités de Vincent Bolloré en Côte d’Ivoire. « Sans oublier la déprogrammation ou la censure de plusieurs documentaires que Canal+ devait diffuser« , souligne-t-il ensuite, avant d’ajouter : « Ces poursuites systématiques visent à faire pression, à fragiliser financièrement, à isoler tout journaliste, qui mettre en lumière les activités et pratiques contestables de géants économiques comme le groupe Bolloré. »
« On ne se taira pas ! »
Selon la tribune, « c’est l’intérêt général et la liberté d’expression qui sont ainsi directement attaqués« , car l’objectif de la société du tycoon breton est de « dissuader d’enquêter » et de « réduire au silence« , afin que le « secret des affaires demeure bien gardé« . « Nous, collectifs, journalistes, médias, organisation non gouvernementales, apportons notre soutien aux journalistes et organisations qui comparaîtront les 25 et 26 janvier« , déclare le texte, avant de conclure : « Informer n’est pas un délit ! On ne se taira pas ! »
Les signataires de cette tribune sont :
Jean-Pierre Canet (journaliste), Benoît Collombat (journaliste, Radio France), Nadia Djabali (journaliste), Samuel Forey (journaliste, prix Albert Londres 2017, « L’Ebdo »), Raphaël Garrigos (journaliste, Les Jours), Simon Gouin (journaliste, Bastamag), Maureen Grisot (journaliste), Elodie Guéguen (journaliste, Radio France), Pierre Haski (journaliste, Rue 89), Thomas Horeau (journaliste, France 2), Dan Israel (journaliste, Mediapart), Erik Kervellec (directeur de la rédaction, franceinfo), Geoffrey Le Guilcher (« Les Inrocks »), John-Paul Lepers (journaliste, La Télé Libre), Julien Lusson (ancien directeur de publication, Bastamag), Jacques Monin (journaliste, Radio France), Jean-Baptiste Naudet (journaliste, « L’Obs »), Nicolas Poincaré (journaliste, Europe 1), Martine Orange (journaliste, Mediapart), Fanny Pigeaud (journaliste), Matthieu Rénier (journaliste, prix Albert Londres 2017, France 2), Isabelle Ricq (photographe), Jean-Baptiste Rivoire (journaliste, Canal+), Isabelle Roberts (journaliste, Les Jours), Agnès Rousseaux (journaliste, Bastamag), Ivan du Roy (journaliste, Bastamag), David Servenay (journaliste), David Thomson (journaliste, Prix Albert Londres 2017, RFI), Nicolas Vescovacci (journaliste), Tristan Waleckx (journaliste, prix Albert Londres 2017, France 2).
Les médias et organisations qui soutiennent cette tribune sont :
Abaca Press, ActionAid France, Alternatives économiques, Association de la presse judiciaire, Attac France, Bastamag, Bondy Blog, collectif « Informer n’est pas un délit », collectif « On ne se taira pas », collectif des associations citoyennes, Crid, France Libertés, Grain, Greenpeace France, « Les Jours », « Mediapart », Prix Albert Londres, Ritimo, Sherpa, Survie, ReAct, Reporters sans frontières, La Télé Libre, Union syndicale Solidaires, AFP, BFMTV, « Challenges », « Les Echos », Europe 1, « L’Express », France 2, France 3, « Le Monde », « L’Humanité », « Libération », « L’Obs », M6, « Le Point », Premières Lignes, Radio France, RTL, RMC, « Télérama », TF1, TV5Monde, « La Vie ».
Source : http://www.ozap.com