En retrait depuis la disparition de son Délégué général Louis Patrick Mombo, la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (CONASYSED) a refait surface ce mardi à l’occasion de sa rentrée syndicale pour rappeler la liste des revendications à l’origine du mal vivre des enseignants et appeler à un dialogue social « réel, sincère et inclusif » pour sauver l’école gabonaise d’un naufrage.
Parmi les principales revendications mises en avant figurent le paiement immédiat des effets soldes liés aux régularisations administratives, le règlement intégral des rappels de solde, la prise en charge des vacations, ainsi que la résolution des situations des enseignants confessionnels et bénévoles.
La centrale syndicale réclame également le versement effectif de la prime d’éloignement et l’affectation sans délai des enseignants sortis des ENI, ENS et ENSET des promotions 2024-2025, actuellement en mouvement de grève au ministère de l’Éducation nationale.
Sur le plan des réformes éducatives, la CONASYSED exprime son opposition à l’approche par compétences (APC), jugée « inadaptée » au cycle secondaire dans le contexte gabonais, marqué par la surcharge des effectifs, le manque d’infrastructures et l’insuffisance de matériel pédagogique. Elle dénonce également le dénivellement des coefficients, estimé prématuré tant que l’approche par objectifs (APO) demeure majoritairement appliquée. À ce titre, la centrale affiche sa solidarité avec les autres syndicats du secteur des l’éducation à savoir SYNETECPRO et SYNFEP, actuellement en grève.
La gestion des carrières reste un autre point de crispation. La CONASYSED conteste les annonces officielles faisant état d’une régularisation massive des situations administratives, affirmant que la réalité sur le terrain est tout autre.
Selon elle, certaines régularisations anciennes sont réintégrées dans les statistiques pour « gonfler les chiffres », tandis que de nombreux enseignants continuent de travailler sans reconnaissance financière effective.
Enfin, la centrale syndicale s’interroge sur la question des ressources financières de l’État. Elle juge incohérent de justifier l’inaction par un manque de moyens, alors que d’autres secteurs bénéficient de priorités budgétaires visibles, au détriment de l’école gabonaise.
Face à ces revendications, la CONASYSED appelle à l’ouverture immédiate d’un dialogue social « réel, sincère et inclusif », conforme aux normes de l’Organisation internationale du travail (OIT). Tout en réaffirmant sa préférence pour la concertation, elle prévient qu’elle n’exclut pas le recours à des actions syndicales légales si les attentes légitimes des enseignants restent sans réponse.
Le premier trimestre de l’année scolaire 2025-2026 s’est d’ailleurs achevée dans le cafouillage à cause de plusieurs mots d’ordre de grève.
Betines Makosso

