Sortie musclée de Xavier Ndong Ndong sur les crimes rituels et ses détracteurs

Le président du Conseil national des rites et traditions du Gabon (CNRTG), Xavier Ndong Ndong, a dans une déclaration longue et ferme samedi à Libreville dénoncé ce qu’il qualifie de « campagnes de mensonges » visant les traditions gabonaises malicieusement liées  à des crimes de sang humain alors que dans toutes les traditions du pays, l’être humain est sacré.

Dès l’entame, le président du CNRTG a rappelé la position constante de son institution. « Nous condamnons avec fermeté tous les crimes de sang et les crimes rituels. Nos traditions reposent sur le respect sacré de la vie », a-t-il déclaré. Il a rejeté toute tentative d’associer les rites gabonais à des actes barbares. Selon lui, ces pratiques « sont étrangères aux valeurs léguées par nos ancêtres ».

Cette sortie intervient dans un contexte où les disparitions suspectes et les assassinats des humains ont refait surface dans le pays.

Apeurée, la population croit et craint un retour en forces des crimes rituels, phénomène qui a endeuillé plusieurs familles gabonaises durant l’ancien régime.

Xavier Ndong Ndong a aussi dénoncé une campagne qu’il qualifie de ciblée contre le Conseil et contre la communauté des « Nganga » du Gabon.

« On veut faire croire aux gabonais que nous sommes les promoteurs du mal. C’est faux! Nous sommes des défenseurs de la vie », a-t-il insisté. Il a rappelé que, dès la création du CNRTG en octobre 2023, une interdiction des marabouts et féticheurs étrangers avait été annoncée publiquement.

Xavier Ndong Ndong a présenté ses condoléances aux familles endeuillées par les récents drames, tout en appelant les autorités judiciaires à rouvrir les dossiers des crimes rituels.

« La vérité doit éclater. Verser le sang des gabonais gratuitement, c’est terminé !», a-t-il lancé avant d’accomplir un rituel.

Situation politique

Le président du Conseil a ensuite élargi son propos à la situation nationale. Il a évoqué une succession de crises au Gabon.

« Nous avions annoncé une crise politique, puis une crise économique et sociale. Aujourd’hui, les Gabonais vivent la rareté de l’argent et les difficultés du quotidien », a-t-il affirmé. Il accuse certains compatriotes de travailler contre leur propre pays en payant des lobbyistes pour freiner les investissements et dégrader l’image économique du Gabon.

Une partie du discours a visé directement le journaliste Jonas Moulenda. Xavier Ndong Ndong l’a accusé de porter des propos graves contre sa personne et contre le CNRTG.

« Jonas Moulenda doit présenter des excuses publiques. S’il refuse, je ferai de lui un exemple », a-t-il menacé devant la presse. Il a estimé que ces accusations alimentent la peur et la division au sein de la population.

Le ton est monté lorsque le président du CNRTG a évoqué des menaces de mort. « Je le dis clairement : toute personne qui continue à m’attaquer ou à attaquer le Conseil devra en répondre. J’assume mes paroles », a-t-il déclaré, en citant nommément Jonas Moulenda qu’il a présenté comme la figure apparente d’un lobby dont la mission est de déstabiliser le pays.

Christina Thélin Ondo

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