Lutte contre le VIH-SIDA à Port-Gentil : le CTA dépiste plus de 800 personnes

Face à la persistance du VIH-SIDA, problème majeur de santé publique depuis des décennies, le Centre de traitement ambulatoire (CTA) de Port-Gentil a lancé, depuis le 1er décembre dernier, une vaste campagne de sensibilisation ayant permis au dépistage volontaire de plus de 800 personnes.

L’initiative vise à renforcer la prévention, encourager le dépistage précoce et lutter contre la stigmatisation encore fortement liée à la maladie. Une manière de prévenir les risques de contamination. 

« Nous n’allons pas dire que les quartiers où nous sommes passés sont les plus contaminés de la ville, il s’agit des quartiers très peuplés », a indiqué, Dr Marie Renée Okili Abdoulaye-Ondéno, Directrice du CTA de Port-Gentil, faisant le bilan à mi-parcours de la campagne qui va continuer dans différents quartiers de la ville du sable.

Déployée dans plusieurs quartiers très peuplés, mais aussi dans les marchés et lieux de rassemblement, la campagne du CTA repose sur une approche de proximité. Des équipes composées de professionnels de santé, de conseillers psychosociaux et de bénévoles vont à la rencontre des populations pour informer, écouter et orienter.

L’objectif principal était de permettre à chacun de mieux comprendre les modes de transmission du VIH, les moyens de prévention et l’importance d’un dépistage précoce.

« À partir de janvier, nous avons programmé certains établissements scolaires de la capitale pour lesquels des sensibilisations sont prévues », a-t-elle annoncé.

Malgré les progrès enregistrés, le VIH-SIDA demeure une réalité préoccupante. De nombreuses personnes vivent encore avec le virus sans le savoir, ce qui favorise sa transmission. À Siby, un autre quartier populaire de la ville,  lors de la campagne de sensibilisation et d’info près de 300 riverains ont décidé de savoir leur statut sérologique. 

« Nous n’avons pas eu beaucoup de cas de séropositivité. Les personnes qui sont malades ne viennent pas nécessairement aux campagnes de masse. Nous voulons, à travers ces campagnes, toucher celles qui n’ont pas l’habitude de se rendre dans les centres hospitaliers pour un dépistage », a expliqué la directrice du CTA.

La campagne accorde une attention particulière aux jeunes, aux femmes et aux populations vulnérables. Des messages ciblés ont été diffusés à travers divers supports : affiches, dépliants, émissions radio et réseaux sociaux mettant l’accent sur l’usage du préservatif, la prévention de la transmission mère-enfant et l’adoption de comportements responsables.

« Pour ce mois de décembre, nous pensons avoir atteint nos objectifs pour la capitale économique. Le message est passé et les personnes qui doutent de leur état de santé viendront au CTA ou dans un autre centre de santé », a-t-elle ajouté.

Des séances de dépistage gratuit, volontaire, confidentiel et sécurisé accompagnent cette campagne afin de lever les barrières psychologiques et sociales.

Pour le  Dr Marie Renée Okili Abdoulaye-Ondénot, « notre but était de sensibiliser les populations, leur dire que le traitement existe et que la maladie ne tue plus aujourd’hui, à condition de se prendre en charge correctement ».  

La séroprévalence du VIH à Port-Gentil est jugée inquiétante, avec des chiffres récents mentionnant environ 4,1 % à 4,2 %, dépassant la moyenne nationale du Gabon (environ 3,6 %), ce qui incite les autorités sanitaires à intensifier les actions de dépistage et de sensibilisation, notamment en raison du grand nombre de personnes séropositives qui sont perdues de vue, malgré la gratuité des traitements.

Antoine Relaxe et Jean Jacques Rovaria Djodji

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