Etat gabonais vs Clan Bongo-Valentin : La sentence de la Cour criminelle spécialisée

Au 8ème jour du procès entre l’Etat gabonais et certains membres du ‘’dernier cercle’’ du Clan de l’ancien président gabonais déchu, Ali Bongo Ondimba, ouvert lundi 10 novembre dernier, les co-accusés de son épouse Sylvia et de son fils, Nourredin Bongo Valentin, dix (10) au total, sont désormais fixés sur leur sort. Le verdict de la Cour criminelle spécialisée, rendu à l’aube de ce mardi 18 novembre, a fait suite d’abord aux plaidoiries des avocats de l’Etat, puis au réquisitoire du Procureur général et enfin, aux plaidoiries des avocats de la défense. Ce procès a été retransmis en direct sur Gabon 24, la chaîne d’informations en continu du service public.

Les 10 prévenus dans le boxe des accusés @ Gabonactu.com

Poursuivis principalement pour des délits économiques et financiers (détournements, concussion, association de malfaiteurs, etc.), les prévenus dont les avocats ont tour à tour plaidé la relaxe et les circonstances atténuantes de peines, ont dans leur dernière prise de parole devant la barre, demandé pardon pour les actes et délits gravissimes qui leurs sont imputés.

Pour autant, Steeve Nzégho Diéko, ancien Secrétaire général du PDG (au pouvoir au moment des faits), a été reconnu non coupable de blanchiment d’argent et obtient la levée de la résidence surveillée et du gel de ses avoirs, donc acquitté. Cyriaque Mvourandjami, 26 mois prison prononcé, bénéficie lui également d’une main levée du mandat de dépôt, avec levée du gel des avoirs bancaires et une 5 millions d’amende.

Gisèle Yolande Mombo, ancienne Directrice des affaires administratives et financières à la Mairie de Libreville et belle-mère de Ian Ghislain Ngoulou, a été reconnue coupable blanchiment des capitaux. Elle écope de 26 mois de prison et 5 millions d’amende. Elle obtient la levée du mandat de dépôt.

Ian Ghislain Ngoulou, Conseiller spécial d’Ali Bongo Ondimba et Directeur de Cabinet de Nourredin Bongo Valentin, s’en tire quant à lui avec 15 ans de prison, dont 5 avec sursis et 10 millions d’amende. Les frères Mohamed Aliou Saliou et Abdul Océni Ossa sont, quant à eux, condamnés15 ans de prison dont 5 avec sursis et 10 millions de Francs CFA d’amende pour l’un ; et pour l’autre, 15 ans de prison dont 5 avec sursis et 10 millions FCFA d’amende.

Jessy Ella Ekogha, ancien Conseiller spécial et Chef de département Communication à la présidence de la République écope de 10 ans de prison dont 7 avec sursis, 10 millions FCFA d’amende et placé sous mandat de dépôt. Et Gabin Otha Ndoumba, ancien Directeur général des impôts est condamné à 3 ans de prison dont 1 avec sursis, placé sous mandat de dépôt, plus une amende 5 millions FCFA d’amende.

Le Procureur général, lors de son réquisitoire @ Gabonactu.com

Enfin Kim Oun, agent de sécurité et de la logistique de l’ex Première Dame et Jordan Camuset, intendant écopent respectivement de 5 ans de prison et 50 millions FCFA d’amende, donc placé sous mandat de dépôt l’un et l’autre, 3 ans de prison avec sursis, 5 millions FCFA d’amende, levée de la mesure de résidence surveillée.

Boîte de pandore – Réparations

A côté de ces peines, la Cour criminelle spécialisée a prononcé pour des réparations pour préjudices causés à l’Etat gabonais et à la société, principalement à l’encontre de huit (08) des 10 co-accusés. Ainsi donc, au titre des réparations, Abdul Océni Ossa (6 milliards de FCFA) ; Jordan Camuset (10 millions de FCFA) ; Ian Ghislain Ngoulou (1 milliard 200 millions) ; Gabin Otha Ndoumba (110 millions) ; Kim Oun (1 milliard 41 millions) ; Jessye Ella Ekogha (295 millions FCFA) ; Cyriaque Mvourandjami (25 millions FCFA) et Mohamed Ali Saliou (5 milliards 200 millions). La Cour a également ordonné la confiscation des comptes gelés et biens immobiliers et mobiliers des condamnés.

L’ex Première Dame, Sylvia et son fils Nourredin Bongo Valentin, pivot de ce procès aux yeux de l’opinion, de leur côté écopent, 20 ans de réclusion criminelle ; la confiscation des biens, meubles et immeubles ; deux mandats d’arrêt.

Mais l’affaire parait loin d’être terminé d’autant que ce procès paraît avoir plutôt ouvert une « boîte de pandore ». Le ministère public a en effet ordonné que les personnes citées à la barre, notamment Alain-Claude Bilie-By-Nzé (ancien Premier ministre et ancien candidat à la présidentielle d’avril 2025), Yann Koubdjé (ancien Trésorier payeur général), Pascal Ogowè Siphon (ministre), Joseph Lapensée Essingone (vérificateur à la Direction générale des impôts et ancien candidat à la présidentielle d’avril 2025) ; ainsi que les représentants légaux des banques BGFI, BICIG, UGB, et ORABANK soient convoqués et entendus.

Le Procureur général a ordonné la comparution de l’ancien 1er ministre @ Dr

« Je suis prêt et pressé pour le prochain procès devant la Cour criminelle demandé par le Procureur ! Seulement personne ne pleure, c’est interdit de pleurer », a pour sa part déjà réagi Alain-Claude Bilie-By-Nzé dans un post sur les réseaux sociaux ; croyant savoir qu’on a plutôt chercher à noyer des sujets de fond dans un procès qui n’a vu comparaitre que des seconds couteaux.

« Si le sujet est le procès du régime BONGO-PDG, osons-le ! Demandons-nous si cela a changé depuis le 30 août 2023 », exhorte autant que s’interroge le Président du parti Ensemble Pour le Gabon (EPG)

M.-O. Mignonne

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