Séraphin Moundounga conseille le décompte des voix par bureau de vote

Photo@DR

Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le 2ème Vice Premier ministre, ministre de la Justice, Séraphin Moundounga qui a annoncé lundi sa démission du gouvernement et du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) conseille à son ancienne famille politique d’accepter le recomptage de voix bureau de vote par bureau de vote et procès-verbal par procès-verbal.

 

« Je me décharge de mes fonctions gouvernementales et je prends congé du Parti démocratique gabonais », a-t-il notamment annoncé dans une déclaration vidéo préenregistrée et diffusée par la chaîne de télévision privée TV+.

Séraphin Moundounga dénonce une « obstination de refuser le recomptage tout en s’agrippant par la force au pouvoir, au péril du peuple ainsi opprimé ».

« J’ai décidé d’aider le peuple opprimé à recouvrer son entière souveraineté sur le cours de la vie publique gabonaise », annonce l’ex ministre qui dit ne pas rejoindre l’opposition mais le peuple.

Il affirme qu’il a demandé au président de la République d’appeler Jean Ping pour le féliciter pour sa victoire. Il a aussi suggéré au président de la République d’accepter la vérité des urnes.

Si après le décomptage les résultats annoncés sont confirmés, le PDG en sortirait grandi. Si ces résultats sont infirmés, le PDG devait se mettre dans la posture d’un parti de l’opposition qui travaillerait pour la reconquête du pouvoir qu’il aurait perdu à cause des divisions internes.

Séraphin Moundounga reconnait par ailleurs que le recomptage des voix n’est pas prévu par la loi. « Ce qui n’est pas interdit par la loi ne peut être empêché », a-t-il suggéré au nom de la paix.

« J’ai invité le président de la République à une ultime sagesse pour éviter au peuple gabonais des souffrances inutiles et de faire de sorte que les résultats des urnes puissent être rendus publique conformément à ce qui est sorti de ces urnes », insiste-t-il dans cette déclaration diffusée en boucle par la télévision privée TV+.

Pour avoir fait ces propositions, M. Moundounga dit avoir été victime de deux tentatives d’enlèvement à Libreville.

Le pouvoir n’a pas encore officiellement réagi à cette démission qui était prévisible selon un proche du pouvoir consulté par Gabonactu.com. Séraphin Moundounga a des liens politiques très forts avec l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama. La rupture entre le pouvoir et Séraphin Moundounga était amorcée dès la démission en mars dernier de Guy Nzouba Ndama du perchoir.

Carl Nsitou

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