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Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Philippe Mory, créateur du Centre national du cinéma gabonais (CENACI), berceau du cinéma gabonais, décédé mardi le 7 juin 2016 à Libreville ne faisait pas mystère de sa personne, surtout pas de son métissage.
Voici comment s’il s’est présenté lui-même dans une courte biographie transmise aux organisateurs du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO) qui se tenait du 23 février au 2 mars 2013 avec à l’honneur les 50 ans du cinéma gabonais :
« Je m’appelle Philippe Maury. Je suis Gabonais. J’appartiens à la tribu des Galoas. De Lambaréné en descendant vers le fleuve les Galoas s’étendent jusqu’à Ashuka, sur l’Ogoué et autour des lacs environnants. Ma langue maternelle est le Myéné. Les Galoas servirent longtemps d’intermédiaires entre les tribus du haut fleuve et celles des bords de l’océan. Lambaréné fut fondé pour permettre aux petits bateaux à vapeur d’accoster. Le débarcadère permit aux commerçants de faire de cette ville le chef-lieu de l’Ogoué maritime et l’un des centres le plus actifs du Gabon. Ce qui explique mes origines métisses. Mon père était un forestier blanc. Ma mère était une villageoise galoase. Mon père disparut comme il était venu mais c’était à l’époque le sport national. Très peu d’expatriés repartaient de leur campagne coloniale avec leur progéniture sous le bras. Ma mère n’eut qu’un enfant d’où mon nom, Maury, le fils unique. À l’âge de 7 ans elle m’abandonna sur un banc de sable à quelques pas de la mission Schweitzer ».
Carl Nsitou