Visa Schengen : la France promet un meilleur accueil des usagers à Libreville et un prix à payer

 

Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le Consul général de France à Libreville, Jacqueline Lorelle  a annoncé lundi à Libreville dans une conférence de presse que les demandeurs de visa Schengen auront dès le 19 mai prochain un nouvel espace « paradisiaque » pour déposer leurs dossiers mais devront débourser en plus des frais habituels 17 710 FCFA au minimum.

 

Selon la diplomate française, à partir du 19 avril, les demandeurs de visa ne s’adresseront plus aux services du Consulat général de France au Gabon comme dans le passé. Ils s’adresseront dorénavant auprès de la société privée française TLScontact choisie, à l’issue d’un appel d’offre international.

 

TLScontact, spécialisée dans ce secteur, finalise actuellement la construction à Libreville d’un centre de 390 m² contre 42 m² dans l’espace qui accueille actuellement ces demandeurs. Le nouvel espace sera ultra moderne avec 13 employés en cours de formation contre 4 actuellement au consulat. Il sera équipé d’ordinateurs avec connexion internet pour les usagers, d’un photocopieur et même d’un appareil photo pour les usagers qui aurait oublié d’apporter une photo.

 

Le centre aura pour « mission de fixer les rendez-vous par le biais d’une procédure en ligne, simplifiée et optimisée, de réceptionner les dossiers, les données biométriques et les formulaires de demande de visa, de les transmettre au Consulat, et, in fine, de restituer les passeports aux usagers », a insisté Mme Lorelle.

 

La Consule a martelé que la décision d’attribuer le visa ou pas revient uniquement à son administration. « C’est une décision régalienne qui revient au Consulat », a-t-elle répété à plusieurs reprises pour faire comprendre que la France conserve sa souveraineté dans ce domaine.

 

« La France ne se désengage pas. C’est pour mieux étudier les dossiers qui nous sont soumis que la décision d’externaliser le service de prise de rendez vous et de réception de dossiers a été prise », a-t-elle expliqué.

 

Théoriquement, TLScontact mettra à la disposition des usagers une nouvelle page internet pour la prise des rendez-vous. C’est à partir de cette page que le demandeur rempli un formulaire. Il se présente ensuite au centre pour remettre son dossier physique. Le personnel du centre contrôle si tous les documents exigés pour le type de visa demandé sont complets. Si c’est le cas, le centre procède à la collecte des données biométriques (empreintes digitales) et transmet le dossier au consulat.

 

L’usager a la possibilité de suivre son dossier via une page web dédiée. Il a aussi la possibilité de contacter le centre d’appel de TLScontact situé au Maroc. Dans tous les cas, il reçoit automatique un appel téléphonique pour accusé réception de son dossier.

 

Les prestations de la société sont facturées à 17 710 FCFA. Par contre les clients exigeants peuvent solliciter un traitement spécial à travers les services premium et super premium. Ce qui compte dans ce cas c’est le poids de son chéquier ou de sa carte bancaire. TLScontact aura même un service de livraison du passeport à domicile.

 

En dehors des frais de TLScontact, la France n’a pas opéré d’augmentation des frais de visa, a rappelé Mme Lorelle. Les délais de délivrance de visa n’ont pas également changés. Ils se situent toujours entre 48 heures et 72 heures.

 

Le Gabon est le premier pays francophone en Afrique au sud du Sahara à tester cette nouvelle expérience. Cela est du à la progression fulgurante des demandes de visa. Cette progression est de 10% ces dernières années. Les services actuels du consulat auraient atteints le seuil de saturation.

 

En 2011, le Consulat Général de France à Libreville a délivré 11 000 visas. En 2015, ce chiffre a atteint les 16 000.

 

Le taux de refus de visa d’entrer en France a été de 5,9% au Gabon en 2014, très inférieur à la moyenne mondiale qui est de 9%. A titre de comparaison, ce taux est de 27% au Cameroun et au Congo Brazzaville, deux pays voisins du Gabon.

 

La France est convaincue que les gabonais ne représentent pas un risque majeur d’immigration clandestine.

 

Yves Laurent GOMA

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