Un éléphant piétine à mort un agriculteur à Mandji

Un éléphant à la Lopé avec son bébé @ DR

Libreville, 19 août (Gabonactu.com) – Un éléphant a récemment piétiné à mort un agriculteur dans une plantation d’Olam à Mandji, a appris Gabonactu.com auprès des riverains.
 
Le pachyderme solitaire s’est retrouvé la semaine dernière dans une palmerai du groupe singapourien Olam alors que plusieurs ouvriers agricoles s’y trouvaient pour le nettoyage. Les ouvriers ont tenté d’éloigner l’animal en lançant des cris ardents. Paniqué l’éléphant a pris la fuite. Dans sa course, il croise un autre ouvrier d’origine asiatique.
 
L’animal a foncé sur l’agriculteur qui est tombé par la tuque. Le pachyderme énervé l’a ensuite piétiné à la poitrine, lui donnant ainsi le coup de grâce avant de poursuivre son chemin.
 
Cet incident est emblématique du conflit homme faune au Gabon. A Mandji par exemple, les éléphants sont considérés comme les premiers ennemis de l’homme.
 
« Leur statut d’animaux intégralement protégés a fait d’eux des bébés intouchables de la République », a déploré Louis Gaston Mayila, ancien ministre et homme politique gabonais originaire de la Ngounié, province dont Mandji est l’une des principales villes.
 
« Ce sont les commerçants venant du Woleu Ntem qui viennent nous vendre à prix d’or de la banane et du manioc », a soutenu Mme Itsiemougha, une habitante des villages voisins de Mandji, jointe au téléphone par Gabonactu.com. Le manioc et la banane sont les principaux éléments de la chaîne alimentaire des gabonais. Ces cultures sont aussi prisées par les éléphants qui ravagent les plantations généralement en un seul passage.
 
Le Gabon concentrerait la plus importante réserve d’éléphants de forêt avec un cheptel estimé à 48 000 têtes, selon l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), principale défenseur de ces animaux.
 
Les populations rurales accusent le pouvoir de les sacrifier au profit des éléphants devenus de plus en plus proches des habitations et rendant impossible l’agriculture de subsistance. En août 2016, des agricultrices de Lastourville (sud-est) s’étaient attaquées au cortège du président Ali Bongo Ondimba en campagne électorale dans leur localité en vue de sa réélection. Ces femmes rurales étaient en colère parce que le gouvernement ne leur avait pas versé les indemnités suite au ravage de leurs plantations par les éléphants.
 
La Banque mondiale a accordé au Gabon, une enveloppe d’environ 9 milliards de FCFA pour faire face à ce conflit entre l’homme et les éléphants.  Ce financement a permis de lancer un projet d’installation des barrières électriques pour éloigner les éléphants des plantations. D’autres solutions sont à l’étude.

Carl Nsitou

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