Le vibrant hommage du Dr Louma à son frère Anaclet Bissielo, un héro qu’on ne doit pas pleurer

« On ne va pas te pleurer parce que tu es un héros. Les héros ne meurent pas. Même après leur mort on doit les célébrer », a écrit le Dr Alphonse Louma à propos du Pr émérite Anaclet Bisselo, sociologue, ancien ministre et leader politique de l’opposition, décédé le 8 mai dernier à l’âge de 65 ans.

Mon cher frangin ANACLÉ Bissiélo,

Tu nous quittes comme çà, brusquement sans nous prévenir de ton départ de ce monde. À pareil moment, on croit d’abord faire un cauchemar, ou à une mauvaise blague. Et puis, finalement, il faut se rendre à l’évidence, ANACLÉ s’en est allé.

Toi, moi et quelques autres camarades avons eu longtemps à partager le combat pour la démocratie, c’était au Parti gabonais du progrès (PGP) au sein duquel ton parti, le PARI, était un courant. Nous sommes en 1990.

C’est à cette période que j’avais commencé à avoir de l’affection et de l’admiration pour ton ami Maître Fabien MERE et toi.

Vous brilliez d’ailleurs de mille feux à l’époque. Vous étiez des valeurs sûres de la politique progressiste dans notre pays.

Deux ans après le décès brutal de Maître MERE, te voilà aujourd’hui qui nous fait un pied de nez au moment où ton pays et ta famille biologique avaient encore besoin de toi.

Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi toi ? ANACLÉ, nous avions des frères et sœurs en commun. Nous ne pouvions pas nous croiser sans consacrer quelques minutes à donner et à prendre les nouvelles de la famille, sans compter l’inévitable commentaire de l’actualité politique.

Tu avais toujours des idées lumineuses et pertinentes sur des grands sujets de l’actualité nationale et mondiale, aidé par ta vaste culture encyclopédique.

Il y a bien longtemps que je n’avais plus de tes nouvelles, mais comme dit l’adage «  pas de nouvelles, bonnes nouvelles. » Et puis, voilà, patatras l’annonce de ton décès inattendu et cruel.

On ne va pas te pleurer parce que tu es un héros. Les héros ne meurent pas. Même après leur mort on doit les célébrer en continuant le combat pour lequel ils ont consacré toutes leurs vies.

De là où tu es désormais si tu croises Me Agondjo Okawé, Rendjambé Issani, Me Fabien MERE et bien d’autres héros de la lutte pour la démocratie véritable au Gabon dis-leur combien nos compatriotes souffrent et ont soif d’alternance politique et de meilleures conditions de vie.

Dis à André MBA OBAME que les mêmes voleurs et tripatouilleurs d’élections au Gabon sont toujours à pied d’œuvre et sont encore en train de préparer un énième hold-up électoral à l’occasion des prochaines élections présidentielles, municipales et législatives de l’année 2023.

Dis à Bruno Mboulou BEKA et aux dizaines de compatriotes tués au QG de Jean Ping dans la nuit du 31 août 2016 au 1 septembre de la même année que les miliciens qui ont ôté leurs vies n’ont jamais été jugés et mis hors d’état de nuire parce que protégés par leurs commanditaires encore tapis dans les arcanes du pouvoir gabonais.

Dis-leur, frangin, que le Gabon notre cher pays, hier pays envié, est aujourd’hui devenu la risée des autres pays africains. Le Gabon est en net recul dans tous les domaines sociaux, politiques et économiques.

Dis-leur, enfin, que leur pays est devenu un bateau ivre, sans commandant de bord.

De là où vous êtes tous désormais réunis, concertez-vous pour nous inspirer afin que nous puissions mettre fin à la dictature dans notre pays.

Ton aîné.

Dr Alphonse LOUMA EYOUGHA, Pharmacien et leader d’opinion

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