Covid-Organics : déclaration de soutien de la société civile en Afrique centrale

Plusieurs organisations de la société civile d’Afrique centrale ont lu mercredi à Libreville une déclaration commune pour manifester leur soutien au Covid-organics, la potion inventée par des chercheurs à Madagascar réputée très efficace contre le Covid-19, le virus qui terrorise la planète entière.

Voici l’intégralité de la déclaration

COVID-19 :  une  opportunité  pour  l’Afrique  d’accélérer  le  financement  d’une  recherche scientifique  pluridisciplinaire  en  a           .

D’une  façon  inattendue,  le  Coronavirus  ou  COVID-19,  après  son  apparition  en  décembre  2019  en  Chine, est  en train  de  faire  des  ravages  dans  le  monde  entier,  entraînant  partout  des  milliers  de  morts.    Les dégâts  humains  sont  tels  que  l’urgence  de  trouver  un  remède  mieux  un  vaccin  devient  incontournable  et opportune  dans  les  meilleurs  délais. Une  course  pour  y  parvenir  est  lancée  par  tous  les  chercheurs  tant dans  les  pays  développés que  dans  ceux en voie  de développement.  

En  attendant  l’aboutissement  des  travaux  des  chercheurs  principalement  en  virologie  et  en  maladies infectieuses,  évoluant  aussi  bien  dans  les  centres  de  recherche  renommés  que  dans  les  laboratoires  des hôpitaux  et  dans  ceux  des  grandes  firmes  dans  les  pays  industrialisés,  des  solutions  alternatives  sont proposées  aux  Etats  pour  soulager  les  malades.  Rien  ne  doit  être  exclu  pour  lutter  contre cette  pandémie.

Il  en  est  ainsi,  entre  autres,  de  la  Chloroquine  associée  à  une  autre  molécule  et  de la  tisane  à  base  de l’artémisia  proposée  respectivement  par  le  Professeur  Eric  Raoul  à  Marseille  en  France  et  l’équipe  des chercheurs  de  l’Institut  Recherche  Malgache  Appliquée  (IRMA)  dans  lequel  évolue    le  Dr  Jérôme  Munyangi,  un ressortissant  de la RDC. Les  résultats  obtenus  par  les  chercheurs  de  l’IRMA  ont  bénéficié  d’un  appui  financier  et  politique  du Gouvernement  Malgache  sous  la  haute  coordination  de  Son  Excellence  André  RAJOELINA,  Président  de  la République de  Madagascar. Celui-ci, comme  cela a été  vu  dans  tous  les  médias,  vient  d’inventer  à la fois  la diplomatie  et  le  marketing  de  la  tisane  contre  le  Covi-19, notamment  auprès  de  ses  homologues  à  l’image du  Président du Sénégal Macky SALL,   de Félix Antoine  Tshisekedi  Tchilombo, de  la  République  du  Congo et de Théodoro Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale.  Ces  derniers  ont  bien  accueilli  les  résultats  obtenus  à  Madagascar  et  marqué leur  disponibilité  à recevoir  ladite  tisane  pour  l’administrer  à leurs  citoyens  et  compatriotes malades.

À la suite  de  cette  diplomatie  africaine  naissante  sur  la  lutte  contre  le  COVI-19,  le  Réseau  des  Organisations  de la  Société  Civile  pour  l’Economie  Verte  en  Afrique  centrale  (ROSCEVAC),  réseau  reconnu  par  les  Chefs d’Etat  de  la  Communauté  Economique  des  Etats  de  l’Afrique  Centrale  (CEEAC)  à  travers  la  Décision N°25/CEEAC/CCEG/XVI/15, vient présenter  toutes  ses  félicitations  au Président malgache pour  son  courage, sa  détermination  et  sa  confiance  aux  chercheurs  de  son  pays. 

Les  résultats  obtenus  et  la  promotion auprès  des  populations  qui  s’en  est  suivi  ont  rendu  fiers  et  ont  décomplexé    tous  les  Africains.  Ces félicitations  s’adressent  également  aux  deux  autres  Chefs  d’Etat  cités  ci-dessus  qui  au  nom  des  autres Chefs  d’Etat  ont  apporté  leur  soutien à leur  homologue de  Madagascar.

En  ma  qualité  de  Président  du  Conseil  d’Administration  d’une  organisation  régionale  de  la  société  civile ayant  signé  récemment  un  protocole  d’accord  avec  la  CEEAC,  une  des  huit  Communauté  Economique Régionale  (CER)  de  l’Union  Africaine,  représentée  par  son  Secrétaire  général,  l’Ambassadeur  Ahmad ALLAM-MI,    je  saisi  également  cette  occasion  pour  appeler  solennellement  le  Président  de  la  Commission de  l’Union  Africaine,  Son  Excellence  MOUSSA  FAKI,    à accélérer  la  mobilisation  de  tous  les  outils politiques,  diplomatiques  et  financiers  à  sa  disposition  pour  que  les  travaux  des  chercheurs  africains soient  exploités  au  service  de  l’économie  africaine. La  recherche  tant  dans  le  domaine  de  la santé  que  dans d’autres, doit être promue et  prise  en  compte  dans  l’émergence  de  l’industrie  pharmaceutique africaine  compétitive.  La  Banque  Africaine  de  Développement  (BAD)  dont  l’une  des  cinq  priorités   est l’industrialisation  de  l’Afrique  devrait  être  rapidement  mise  à  contribution.  Les  Banques  Régionales  de développement  devraient  également  être  prise  en  compte  dans  cette  démarche.

Très  riche  en  biodiversité,  l’Afrique  abrite  un  nombre  pléthorique  des  plantes  médicinales  dont l’utilisation  dans  le  traitement  de  nombreuses  maladies  est  connue  de  très  longue  date.  Cette utilisation  est  le  fait  de  toutes  les  ethnies  présentes  dans  tous  les  54  Etats  membres  de  l’Union Africaine. L’examen  de  plusieurs  journaux  scientifiques,  entre  autres,  en  ethnobotanique  et  en  anthropologie médicale  illustre  l’étendue  des  savoir-faire  traditionnels liés  à  cette  pléthore  des  espères  de  la biodiversité  africaine.  Cela  illustre  également  le  dynamisme  et  l’expertise diversifiée et disponible  de  nombreux  chercheurs    africains.

L’existence  de  plusieurs  Instituts  de  recherche  à  l’image,  entre  autres,  de  l’IRMA  à  Madagascar  et l’IPHAMETRA  au  Gabon,  révèle  un  carde  institutionnel  et  organisationnel  à  renforcer.  On  y  trouve également  des  PMI  présentes  dans  les  chaines  de  valeur  de  fabrication  des  médicaments  dans  la majorité  des  pays  africains. D’autres  acteurs  appelés  tradipraticiens    font  également  partie  de  l’univers  institutionnel  de  la  santé en  Afrique  dont  l’apport  reste  également  sous  exploité.

Avec cette  richesse sur  le  plan  institutionnel,    botanique  et  culturel ainsi que les savoir-faire traditionnels,  véritable  source  d’inspiration  et  d’innovation,  je  suis  persuadé  que  l’économie  de l’industrie  pharmaceutique  africaine  est appelé à devenir  rapidement  une  réalité.    L’exemple  de  l’utilisation de  la  pharmacopée  par  l’industrie  pharmaceutique  indienne  et  chinoise  est  une  source  de  motivation et de nos espoirs.

C’est  dans  cette  optique  que  le  ROSCEVAC  a  soutenu  et  continue  à  soutenir  les  activités  autour  du Forum  International  sur  les  Peuples  Autochtones  d’Afrique  centrale  (FIPAC)  basée  à  Impfondo  au Nord  de  la  République  du  Congo.    Inauguré  en  mars  2014,  les  nouveaux  bâtiments  écologiques devaient  servir  à  l’intensification  des  recherches  pluridisciplinaires  sur  l’économie  des  savoir-faire traditionnels  pour favoriser,  entre  autres,  l’industrie  cosmétique  et  l’industrie  pharmaceutique.

Les implications du COVI-19  en  Afrique  centrale peuvent offrir de nouvelles opportunités aux Etats  qui ont  décidé  la  diversification  de  leurs  économies,  dominée  par  les  ressources  extractives.

C’est pourquoi le ROSCEVAC considère comme une des actions urgentes l’organisation à Madagascar d’une conférence des Ministres Africains en charge de la recherche scientifique, de la culture, des forêts, de l’industrie, de l’économie et des finances et de la sécurité sur l’emergence d’une industrie pharmaceutique au service d’une croissance verte inclusive.

La balle  est  donc  dans  le  camp  de  l’Union  Africaine  pour  exploiter  cet acquis.

Je vous remercie.

Nicaise Moulombi, Président Exécutif du Haut Conseil des Acteurs Non Etatiques du Gabon

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