Meeting de Rio : tous les détenus non coupables

 

Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – La justice a décidé vendredi de relaxer tous les militants de l’opposition incarcérés à la prison centrale de Libreville depuis le 23 décembre 2014 suite à leur participation au meeting interdit de l’opposition le 20 décembre dernier à Rio.

 

La justice les a reconnu non coupables d’attroupement non armé, motif pour lequel ils étaient poursuivis. Certains ont écopé tout de même d’une peine de 3 à 4 mois de prison avec sursis. D’autres vont payer une amende d’environ 180 000 FCFA au Trésor public.

Les expatriés jugés dans la même procédure seront expulsés du Gabon avec interdiction de séjourner dans le pays avant 5 ans. Ils devront aussi payer 180 000 FCFA d’amende. Quasiment tous ont aussi été inculpés de défaut de carte de séjour.

« Je suis très heureux pour mes clients », a déclaré Me Jean Paul Moumbembé, avocat des prévenus.

« C’était un procès politique, la justice a heureusement et pour une fois dit le droit », a renchéri Zacharie Myboto, président du Front de l’opposition pour l’alternance, celui là même qui était au cœur de l’organisation du meeting à problème du 20 décembre dernier.

« Mon mari doit enfin retrouver ses triplés », a dit avec soulagement, l’épouse de Francis Edou Eyene, le journaliste qui était également enfermé dans le cadre de cette procédure.

« Il a passé la noël en prison. Le réveillon de fin d’année a été un cauchemar pour ses huit gosses et moi », a-t-elle expliqué.

Les prévenus étaient poursuivis pour trouble à l’ordre public. Ils risquaient jusqu’à 3 ans de prison ferme. Leurs avocats avaient plaidé non coupable et demandé la relaxe immédiate de leurs clients.

Le meeting de l’opposition était un rendez-vous pour demander le départ d’Ali Bongo Ondimba du pouvoir. Fils de l’ancien président Omar Bongo Ondimba, Ali Bongo est arrivé au pouvoir en août 2009 au terme d’une élection organisée pour la succession de son père.

L’opposition qui surfe dans le sillage de la révolution du Burkina Faso rêvait à partir de ce meeting lancer la fin du « régime des Bongos au pouvoir depuis 1967″ par une révolte populaire.

Ali Bongo Ondimba n’a jamais répondu à ces provocations préférant laisser ses collaborateurs invités les opposants à attendre la prochaine élection présidentielle prévue au Gabon en fin 2016.

Martin Safou

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