Le Coronavirus a-t-il fait oublier l’opération scorpion ?

Lancée il y a près de quatre mois, l’opération anti-corruption « scorpion » saluée des deux mains par les gabonais, semble avoir été éclipsé par la virulence de la pandémie du Covid-19 ou Coronavirus dont le bilan officiel au Gabon est de 7 cas dont un mort.

Le virus Covid-19 mérite une attention toute particulière puisqu’il menace l’humanité. La justice et les gabonais ne doivent pas, par contre, ignoré les dégâts économiques révélés par l’opération Scorpion. Des milliards de FCFA ont été distrait par un petit club de jouisseurs revêtus en un laps de temps de vestons de nouveaux riches.

Une cohorte de complices

C’est connu, le chef d’orchestre désigné de cette mafia est Brice Laccruche Alihanga, ancien tout puissant Directeur de cabinet du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba. Celui-là même que l’opposition accusait de diriger le pays par procuration. Avec lui ses hommes de main.   

Brice Laccruche Alihanga avait, selon les premiers éléments de l’enquête, lancée une sorte d’OPA sur le Gabon. Il avait bien tissé sa toile pour parvenir à ses fins inavouées. Dans tous les juteux postes de l’administration, le président de l’Association des jeunes émergents volontaires (AJEV) avait placé ses proches.  A la tête des ministères de l’Economie et des Finances, du Pétrole, des Mines, de l’Energie, des Transports, des Travaux publics, …. Ce sont des ajaviens qui dirigeaient durant une bonne période (début 2018 -fin 2019).

Même cas de figure dans les entreprises et institutions étatiques. Il s’agit entre autres de la Société équatoriale des mines (SEM), la Caisse de dépôt et de consignations (CDC) ainsi que la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) n’est pas en reste.

Scandale révélateur à Orabank

Globalement, une vingtaine d’anciens ministres et hauts cadres de l’administration, sont poursuivis pour détournement de deniers publics bande organisée, concussion, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs. Tous sont en détention préventive à la prison centrale de Libreville. Une liste qui assurément ne doit pas être exhaustive au regard de la dernière actualité liée à un présumé scandale financier qui fait échos à Orabank –Gabon.

 Selon la presse, des centaines des millions de FCA sont dissimulées dans une société écran appartenant à un certain Marvyn Ondo Ndong Sima, ancien cadre de la section du Parti démocratique gabonais (PDG) à Pékin. Le compte de cette entre entreprise est domicilié à Orabank. L’heureux propriétaire de ce compte qui déborde en avoir est actuellement en exil « pour échapper à l’opération Scorpion». Mais ses complices (4 agents et un haut cadre) travaillant au sein d’Orabank qui étaient chargés de retirer ses avoirs, ont été démasqués par les services de contrôle de l’établissement bancaire qui n’a pas hésité de porter plainte contre ses propres agents.  Comme quoi, l’AJEV avait beaucoup de ramifications, encore loin d’être toutes démantelées.

Pusch militaire

Scorpion n’a pas encore révélé toute l’ampleur du complot qui se tramait contre la nation gabonaise. La récente sortie de prison de l’ex ministre du Pétrole, Noël Mboumba a exposé au grand jour le doute qui planait dans l’opinion. L’opération malveillante qui se préparait contre la sureté nationale. En français facile, Noël Mboumba a confirmé que l’AJEV préparait une prise de pouvoir par la force. Question de conserver pour elle le beurre et l’argent du beurre. On comprend alors pourquoi tous les gros bonnets épinglés par Scorpion ont passé plusieurs jours d’interrogatoire au B2, le célèbre service de la contre ingérence.

Un petit retour en arrière nous rappelle la présence dans le pays d’un commando d’anciennes barbouzes françaises. A l’époque, l’information avait été volontairement occulté même si l’opinion s’en était vivement inquiétée. Noël Mboumba qui a, semble-t-il, par acquis de conscience accepté de parler doit aller jusqu’au bout de sa logique. Traître ou patriote, il doit dire tout ce qu’il connait dans cette affaire. Il doit désigner le chat par son nom et mettre les pendules à l’heure pour la manifestation de la vérité.

La pandémie de Covid-19 a certes obligé la justice de lever le pied sur l’accélérateur, mesures de confinement oblige, le moment venu, cependant, il sera impérieux de dépoussiérer le dossier Scorpion par devoir de justice et de vérité pour le peuple et la nation.  

Le Notable

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