Ali Bongo doit s’arranger pour réhabiliter l’Union nationale (Zacharie Myboto)

Zacharie Myboto quasiment proche du but après 3 ans de bataille pour sauver son bébé « l’Union nationale » @ gabonactu.com

 

Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Ali Bongo doit s’arranger pour réhabiliter l’Union nationale, c’est le message sur le vif qu’a livré Zacharie Myboto, président de l’Union nationale, ce parti dissout en 2011 suite à l’auto-investiture d’André Mba Obame comme président de la République. Zacharie Myboto, l’a déclaré dans une interview à RFI et Gabonactu.com au lendemain de l’annonce du président de la République, Ali Bongo Ondimba, de réviser la loi qui autorise la dissolution d’un parti politique. Lecture !

 

Gabonactu.com : Le président de la République, dans son message à la nation a suggéré à l’Assemblée nationale et au gouvernement de réfléchir sur la loi qui autorise la dissolution d’un parti et interdit aux dirigeants d’un parti dissout de diriger un autre parti. Quelle est votre réaction en votre qualité de président d’un parti dissout ?

myboto 1

Zacharie Myboto :  (…) Je voudrais simplement relever que la dissolution d’un parti politique au Gabon est anticonstitutionnelle parce que la constitution en son article 1er,paragraphe 13, alinéa 2 stipule expressément que la seule sanction applicable à un parti politique est la possibilité d’interdiction. L’interdiction pouvant se situer dans le temps ne signifie pas la dissolution. La dissolution c’est l’anéantissement. Donc la dissolution est une disposition anticonstitutionnelle. Ceci veut dire que toute disposition de la loi qui parle de la dissolution d’un parti politique est une disposition anticonstitutionnelle. Le Président de la République prête serment et dans son serment il s’engage à défendre la constitution et à être juste en vers tous.

 

Dès l’instant où l’Union nationale a été dissoute, c’est un acte anticonstitutionnelle, un acte injuste, un acte arbitraire et c’est pour cela que nous attendons voir ce qu’il dit dans son message. Pour le moment, je n’ai rien d’autre à ajouter.

 

Ca vous arrange quand même que le président de la République reconnaisse que c’était une violation des libertés ?

 

Mais de toute façon, je n’ai pas besoin que cela m’arrange. Il est le garant de la constitution et il doit la respecter. Il n’a pas le droit de violer la constitution. Or en dissolvant l’Union nationale, il a violé la constitution et mieux, toutes les dispositions relatives à la loi sur les partis politiques qui parlent de la dissolution d’un parti politique sont des dispositions anticonstitutionnelles.

 

Le président a demandé au gouvernement et à l’Assemblée nationale de se pencher sur la question. Souhaitez-vous que ces institutions réagissent assez rapidement ?

Ali Bongo Ondimba a reconnu que la dissolution de l'Union nationale est une violation des libertés @ DCP
Ali Bongo Ondimba a reconnu que la dissolution de l’Union nationale est une violation des libertés @ DCP

 

Je voudrais dire que nous sommes en période d’intersession. Durant cette période, c’est le président de la République qui légifère. Il y a une loi qui a été prise par le parlement à ce sujet. Et puis ça me surprend quand même que le président de la République puisse dire : « il instruit le parlement ».  Le parlement n’est pas sous l’autorité du chef de l’Etat. Le parlement, c’est le pouvoir législatif qui relève de la volonté populaire. Quand il dit qu’il instruit le parlement c’est une façon de dire qui est grave. Ca veut dire qu’il a autorité sur le parlement et qu’il fait adopter par le parlement tout ce qu’il veut lui faire adopter.

 

Souhaitez-vous qu’il prenne une décision durant cette saison interparlementaire ou qu’il légifère durant cette période en prenant une décision en faveur de l’Union nationale ?

 

Je voudrais tout simplement vous dire que toutes les démarches que nous avons menées jusqu’ici, sur le plan national et international, c’est pour réclamer la réhabilitation de l’Union nationale parce que comme je l’ai dis, cet arrêté pris par le ministre de l’Intérieur en tenant compte des dispositions de la loi 24/96, à l’époque, loi relative aux partis politiques, cette loi dispose que le ministre de l’Intérieur peut prendre un arrêté pour dissoudre un parti politique. Je vous dis tout simplement que c’est une décision anticonstitutionnelle.

 

Monsieur Ali Bongo Ondimba a le devoir de respecter la constitution. Il faut qu’il s’arrange pour que l’Union nationale soit réhabilitée. C’est tout ce que je voudrais vous dire.

 

Merci

 

Propos recueillis par Yves Laurent GOMA

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